Plusieurs auteurs et auteures, coordonnés par Anderson Pierre, Haïti
Anderson est né au Cap-Haïtien, deuxième ville d’Haïti. Après ses études classiques, il laisse sa ville natale pour aller faire ses études supérieures à Port-au-Prince. Il étudie à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti en communication sociale depuis 2012. Jeune très engagé, il préside une association d’étudiants capois qui permet l’encadrement des jeunes dans sa ville natale. Depuis octobre 2015, il est le correspondant du site Actualité internationale et assistant de recherche du projet SOHA. Son rêve, implanter au sein de sa communauté une station de radio communautaire animée par des jeunes et pour des jeunes. Pour lui écrire : andersonpierre59@gmail.com
Les photos sont tirées du groupe Facebook du collectif SOHA où elles ont été déposées par différentes personnes.
***
Les 3 et 4 mars derniers s’est déroulé à Port-au-Prince le premier colloque international sur la science ouverte en Haïti. Ce colloque a été réalisé conjointement par le LADIREP de l’Université d’État d’Haïti, le Collectif des Universitaires Citoyens, l’Université Laval à travers le Projet SOHA, l’Association science et bien commun, les Classiques en Sciences Sociales et l’Institut Universitaire de Formation des Cadres (INUFOCAD). Pendant ces deux jours, un grand nombre d’étudiants et d’étudiantes de différentes facultés ont répondu à l’invitation et sont venus écouter les interventions des professeurs/chercheurs haïtiens et étrangers comme Hérold Toussaint, Kedma Joseph, Florence Piron, Vijonet Demero, Émilie Tremblay, Pascal Touoyem, Jean-Marie Tremblay, Sophie Dibounje Madiba, Godson Pierre et Schallum Pierre.
Plusieurs thèmes ont été abordés tels que le libre accès dans les universités en Haïti, la justice cognitive entre les pays du Nord et les pays du Sud, et la science ouverte elle-même. Deux professeurs/chercheurs, Diéyi Diouf de l’Université Cheikh Anta Diop au Sénégal et Jean-Claude Guédon de l’Université de Montréal ont aussi présenté par Skype la lutte pour le libre accès respectivement au Sénégal et en Amérique latine.
Pour plusieurs des participants et participantes, c’était la première fois qu’ils entendaient parler de cette nouvelle approche des savoirs humains et du libre accès. Après ces deux jours d’échanges qui ont été plus qu’une réussite, voici des témoignages et des critiques de quelques étudiants qui ont suivi ce colloque. Qu’est-ce que la science ouverte pour eux? Comment la comprennent-ils? Après ce premier contact avec la science ouverte, qu’espèrent-ils d’elle?
***
Après avoir suivi ce colloque international, je dois avouer, d’une part, que nous sommes à l’heure de la «libéralisation de la connaissance» comme l’ultime objet permettant de développer une société et, d’autre part de renoncer à des pratiques idéologiques faisant croire qu’il y a des sociétés supérieures à d’autres. Tout le plaisir a été pour moi d’avoir participé a cette grande première; je dois sincèrement remercier le staff, en commençant par l’infatigable Prof. Florence Piron, Prof. Pascal T. l’unique en son genre, Mme Sophie Madiba avec son fameux CERDOTOLA, Mme Émilie Tremblay… Un grand remerciement au fondateur des Classiques des sciences sociales l’infatigable Prof. Jean-Marie Tremblay, un superbe remerciement au professeur Samuel Régulus, l’unique en son genre, un remerciement à l’étudiant Anderson Pierre avec son fameux résultat des données pour le projet SOHA, un grand remerciement à l’auditoire qui avait répondu à l’appel. Pour en finir, j’aimerais que le staff SOHA continue à faire trembler le mythe de l’invisibilité de certains savoirs dans le monde.
Evens-Ricardo Vincent, étudiant finissant en Service Social à la Faculté des Sciences Humaines (FASCH)
***
Ma joie se révèle indicible d’avoir participé à ce grand colloque international sur la science ouverte en Haïti et en Afrique francophone. Je trouve cette initiative d’une importance prépondérante, car elle s’inscrit dans le cadre d’une démarche de développement durable. Les différentes interventions ont été enrichissantes, elles ont été l’occasion de nous former et de nous informer sur ce que c’est la science ouverte et son importance. En fait, au cours de ce grand événement, j’ai appris que la science ouverte renvoie, d’un côté, à de nouvelles façons de pratiquer la recherche scientifique dans divers domaines : archives ouvertes, revues en libre accès, démocratie scientifique, ouverture de la recherche et des universités vers la société civile, etc. D’un autre côté, elle a le désir de rétablir un équilibre en créant plus de justice cognitive (De Sousa Santos 2007), établir plus de visibilité et plus de respect pour la science faite dans les pays du Sud.
Pour répéter l’une des panélistes, Mme Sophie MADIBA, la science ouverte, c’est le rapprochement des universités avec la société, le partage, etc. Elle a dit que c’est également un outil permettant aux savoirs locaux de s’épanouir.
Ce colloque international a été pour moi le moment de voir combien il y a de femmes et d’hommes conséquents et courageux à travers le monde qui rendent de grands services à la communauté scientifique et offrent un certain nombres d’opportunités à des jeunes chercheurs et chercheuses pour mieux organiser et orienter leurs travaux. Il a été également le moment de rencontrer un grand homme, en l’occurrence Jean-Marie Tremblay, sociologue québécois et fondateur-directeur de « Les Classiques des Sciences Sociales »: bibliothèque numérique spécialisée en sciences humaines et en philosophie. C’est, en fait, une initiative visant le libre accès et la valorisation du patrimoine scientifique en sciences humaines et sociales.
J’ai été enthousiasmé de prendre part à cette activité qui visait à présenter la science ouverte aux universitaires haïtiens sous la forme d’exposés approfondis présentés par des experts internationaux et haïtiens. Elle a éveillé en moi l’engouement et l’engagement de contribuer à la réalisation de ce grand projet et à le partager. Je souhaite que ce projet englobe tout le monde et qu’il soit bien perçu partout et ailleurs avec beaucoup d’envergure. Je souhaite surtout qu’il y ait d’autres colloques du genre en Haïti !
Bravo à Pascal, Florence, Jean-marie, Émilie, Sophie, pour ne citer que ceux-là ! Vous êtes des héros et votre présence reste gravée dans notre mémoire… Je veux également féliciter mes compatriotes : professeurs-es et étudiants-es qui ont participé à la réussite du colloque. Et, merci à tous ceux et toutes celles qui, d’une façon ou d’une autre, ont rendu possible le colloque.
Jean-Eddy Doréus, étudiant en Sociologie à la Faculté des Sciences Humaines (Université d’État d’Haïti)
***
J’étais vraiment content de participer au colloque sur la science ouverte avec la participation de plusieurs pays comme le Canada, le Togo et d’autre pays africains. Cette activité pour moi s’inscrit dans la logique de la décolonisation ou du moins du désenclavement de la science au profit des pays du Tiers-monde à l’aide de la technologie de l’information et de la communication. Cette activité nous montre encore une fois l’importance du « vivre ensemble » pour le bien-être de la société.
Mayens Mesidor, licencié en géographie à l’Université d’Etat d’Haiti et master II en Risque et Vulnerabilité à l’Université Paris8 Délocalisé de l’Université d’Etat d’Haïti
***
Avant ce colloque, je n’avais aucune idée de ce que c’était la justice cognitive; en fait je ne savais même pas s’il y avait un concept de ce genre. J’ai été épatée et édifiée par cette nouvelle connaissance au point que j’ai été télécharger les documents et, sitôt arrivée à la fac, j’ai fait part de cette nouvelle acquisition à mes amis présents. Vendredi encore, j’en parlais avec ma professeure de psychologie d’apprentissage qui était tellement désolée d’avoir raté ce colloque.
Ketsia Clergé, étudiante en Psychologie à la Faculté des Sciences Humaines
***
Pour moi c’était une sorte de récapitulation parce que j’y avais déjà participé l’année dernière. Le colloque a été une grande réussite. Je ne regrette pas d’y avoir été, le colloque a multiplié mes engouements de partager, il m’encourage à être acteur dans cette lutte qui nous concerne tous. Désormais, je partagerai tout ce que j’ai appris sur la science ouverte, le libre accès, le partage en réseau et Zotero. Je veux désormais contribuer à poser ma pierre dans l’édifice de la bonne formation de mes frères étudiants.
Smath-Orlay LEJUSTE, étudiant finissant en Patrimoine et Tourisme à l’ISERSS (IERAH)
***
Le colloque sur la science ouverte a été une réussite dans le sens que ça nous a permis d’acquérir pas mal de connaissances grâce à des interventions enrichissantes. Pour moi, la cerise sur le gâteau a été la deuxième intervention de Florence PIRON où elle nous a parlé de la recherche via le web tout en nous suggérant des sites open source et le fameux Zotero, une importante application nous permettant de résoudre le problème de bibliographie avec Pdf. Je vous encourage à cibler d’autres publics afin que la science ouverte soit une réalité en Haïti.
Martine BELCHARD, Faculté d’Ethnologie
***
Je suis réellement content et satisfait d’avoir participé avec vous aux 2 jours de colloque international sur la science ouverte en Haïti, et j’espère en participer à d’autres. Car les interventions étaient aussi intéressantes les unes que les autres, et le niveau des conférenciers était correct. Alors j’encourage les membres fondateurs et adhérents du projet SOHA de continuer à susciter beaucoup d’autres colloques de ce genre, et aussi de permettre à d’autres comme moi peut-être de bénéficier d’une formation continue à l’Université Laval, en vue de consolider les idéaux et les acquis du grand projet SOHA où l’Afrique est le grand bénéficiaire. Encore une fois un grand merci à vous toutes et à vous tous pour cette belle initiative académique. Merci à la professeure Florence pour ses habiletés.
Wesh Jude, diplômé en science du développement à la Faculté d’Ethnologie
***
Je m’estime très heureux de vous exprimer mon entière satisfaction en ce qui a trait au colloque international organisé les 3 et 4 mars 2016, sur la science ouverte, en Haïti. Je profite de l’occasion pour féliciter toute l’équipe en entier. Ce travail m’a touché grandement dans le sens que cela pourra m’aider à avancer avec mon mémoire de sortie et aussi cela pourra apporter une contribution additionnelle à notre chère Haïti que nous aimons. Par ailleurs, je ne veux pas que ce projet se résume seulement en un colloque annuel mais plutôt entraine une logique de continuité des choses, impliquant massivement toutes les personnes: les plus concernées et les moins concernées. En effet, le développement durable que l’on veut atteindre exige une réelle volonté et motivation des acteurs. À cet effet, le partage en ligne de la science, le libre accès aux revues scientifiques et toutes les autres formes de connaissances joueront un rôle fondamental dans le processus du développement. Je vous rappelle qu’il ne revient pas aux étrangers de développer Haïti, mais ce sont les Haïtiens eux-mêmes qui doivent le faire. En somme, mettons-nous ensemble pour faire réussir ce travail car plus on est ensemble, plus nous pouvons faire le maximum. Que le seul grand Dieu créateur nous donne plus d’intelligence et de force et qu’il soit toujours avec nous pour atteindre cet objectif. Car, sans lui rien ne peut se faire. Merci.
Rousse LIBERTÉ Étudiant finissant en économie à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques
***
Après avoir participé à ce colloque et appris ce que s’est la science ouverte, je pense que c’est une très bonne initiative. Ça va nous donner accès à certains livres qui vont faciliter nos recherches parce que la majorité d’entre nous ne possède pas de carte de crédit pour acheter les livres en ligne. Dans ce colloque, j’ai appris beaucoup de choses comme les moteurs de recherche avec professeure Florence Piron.
Johanne Samedi, étudiante à la Faculté d’Ethnologie
***
Dans un monde où la science et le monde sont en pleine évolution, la science doit être accessible à tout le monde quelque soit leur culture. C’est pour cela que je félicite ce projet qui sera utile à des gens de différentes nationalités. Étant donné qu’en Haïti, notre éducation est un petit peu négligée, je voudrais bien qu’on enseigne le numérique dans les écoles afin que nos jeunes connaissent comment ils pourront avoir accès à des documents en ligne pour pouvoir s’autoformer. Après, ils pourront utiliser leur connaissances pour faire la lumière sur différentes choses obscures qu’on a tendance à expliquer de façons erronée. Des bibliothèques virtuelles seront aussi utiles pour notre pays.
Rose Guerchie, étudiante en Psychologie à la Faculté des Sciences Humaines
***
Participer au colloque international sur la science ouverte du Projet SOHA a été pour moi une très grande expérience. Cela m’a permis de voir à quel point il y a des personnalités qui sont engagées pour faire du savoir scientifique un bien commun et pour faire sortir les savoirs autochtones, les savoirs des pays du Sud de l’invisibilité qui les submerge. J’ai pu comprendre que l’internet reste une voie incontournable dans la diffusion et la transmission des connaissances scientifiques. Ce colloque m’a boosté vers la compréhension que la science ouverte est aujourd’hui plus qu’une nécessité. Et je souhaite que la science soit une science citoyenne ou participative.
Ferguens Janvier, étudiant en Psychologie à la Faculté des Sciences Humaines