Responsables : Florence Piron, Université Laval et Mélanie Lanouette, Musées de la civilisation
Lieu de l’activité : Musée de la civilisation, 85, rue Dalhousie
Québec (Québec) G1K 8R2
Localisation
Date et durée : vendredi 11 septembre 2015, de 8 h 30 à 18 h
Le colloque a été suivi du lancement de différentes publications des Éditions science et bien commun, notamment le tome 2 de la série Femmes savantes, Femmes de science.
Colloque gratuit, ouvert à tous et toutes. Il a été filmé et transmis en direct sur YouTube, sur la chaine du réseau SOHA.
Sur Facebook: https://www.facebook.com/events/870217273047049/
Article du Fil des événements sur le colloque
Résumé
La science contemporaine aspire à l’universalité, mais, d’une part, les données scientométriques montrent plutôt une science concentrée dans les universités des pays anglo-saxons et, d’autre part, de nombreuses publications scientifiques restent inaccessibles aux chercheurs des pays du Sud et aux citoyens non chercheurs du monde entier. Peut-on ouvrir la science pour mieux la partager et la rendre véritablement universelle? Ce questionnement est au coeur de ce qu’on appelle le mouvement de la science ouverte, qui se propose comme cadre normatif alternatif à celui de la science conventionnelle. Ce colloque réunit des chercheurs du Nord et du Sud de la Francophonie qui partageront leurs réflexions sur ce que pourrait être cette science ouverte, inclusive, aspirant à un véritable universalisme.
Thème
Selon l’éthos de la science moderne décrit dans le célèbre article de Robert Merton (1942), la science a pour vocation l’universalité. Pourtant, les classements des revues scientifiques et les palmarès des universités montrent constamment une immense prépondérance de la science en anglais, produite et publiée dans les universités anglophones des pays du Nord sur des thèmes qui intéressent les scientifiques et les décideurs de ces pays. D’autre part, les articles scientifiques qui servent à communiquer, diffuser et évaluer cette science anglo-saxonne sont souvent inaccessibles aux personnes qui ne sont pas rattachées à ces universités, notamment les citoyens et citoyennes qui ne font pas de recherche (même s’ils la financent par leurs impôts) et les membres des universités des pays du Sud qui n’ont pas les moyens de s’abonner à ces revues. Les jeunes chercheurs et chercheuses du monde entier se persuadent qu’il faut publier en anglais dans des revues appartenant à des éditeurs commerciaux pour améliorer leur cv. La science contemporaine est-elle vraiment universelle ? On peut en douter.
Peut-on ouvrir cette science fermée à ceux et celles qui ne sont pas dans son orbite pour mieux la partager et la rendre véritablement universelle ? Ce questionnement est au coeur de ce qu’on appelle le mouvement de la science ouverte, qui se propose comme cadre normatif alternatif à celui de la science conventionnelle. Bien qu’hétérogène dans ses pratiques et ses valeurs, la science ouverte propose l’idéal du libre partage des connaissances. Dans sa forme « engagée », elle cherche à valoriser le droit de publier dans sa langue, le travail collaboratif, la justice cognitive, le rapprochement entre la science et la société; en bref, elle voit la science comme un « bien commun ». Le mouvement du libre accès aux publications scientifiques (par le biais des revues ou des dépôts institutionnels) fait partie de la science ouverte, mais aussi la création de lieux alternatifs de recherche (tels les laboratoires ouverts, les laboratoires vivants et les boutiques de sciences), l’ouverture et le partage des données de recherche et bibliographiques, l’écriture scientifique collaborative, le recours au web 2.0 et aux réseaux sociaux pour valoriser les recherches, l’intérêt pour les savoirs locaux, les sciences citoyennes et participatives, la critique des pratiques conventionnelles d’évaluation par les pairs et la priorité accordée aux logiciels libres et aux licences ouvertes.
À quoi pourrait ressembler cette science ouverte, inclusive, aspirant à un véritable universalisme? Quels sont les obstacles à dépasser et les potentialités à explorer? Ce colloque réunit des chercheurs et des chercheuses du Nord au Sud de la Francophonie qui proposeront leurs réflexions et témoignages sur, entre autres, le libre accès et ses différentes modalités au Québec et en Afrique francophone, la science ouverte comme outil de développement durable, les obstacles aux pratiques scientifiques ouvertes, les rapports entre science et démocratie au nord et au sud de la Francophonie.
Programme
8 h : Accueil
8 h 30 : La science ouverte et les universités du Nord et du Sud de la Francophonie
Florence Piron (Québec)
9 h : Les boutiques de sciences, pour ouvrir les universités à la société civile
Anaïs Pellerin (Québec)
9 h 30 : Science ouverte et développement durable
Dimitri Pag-Yendu Yentchare (Togo)
10 h : pause
10 h 30 : Le libre accès au Québec
Marc Couture (Québec)
11 h : Le libre accès en Afrique francophone
Diéyi Diouf (Sénégal)
11 h 30 : Les Classiques des sciences sociales, une bibliothèque numérique francophone mondiale
Jean-Marie Tremblay et Émilie Tremblay (Québec).
Midi – 13 h 30: Lunch
13 h 30 : Comment valoriser davantage le pluralisme des savoirs dans les sciences sociales francophones contemporaines ?
Émilie Tremblay (Québec)
14 h : Les compétences interculturelles interpellées en contexte universitaire, au Nord et au Sud
Marie-Claude Bernard (Québec)
14 h 30 : Ubuntou et la science ouverte
Christian Djoko Kamgain (Cameroun) et Boris N’ndé (Cameroun)
15 h 00 Pause
15 h 30 : Échange et partage des savoirs chez les Beti, une inspiration pour la science africaine?
Thomas Mboa Nkoudou (Cameroun)
16 h : La science ouverte en Haïti : possibilités et obstacles
Jeruscha Vastie Michel (Haïti)
16 h 30 – 17 h : Discussion générale
17 h Lancement des publications en libre accès des Éditions science et bien commun
17 h – 18 h : Dégustation culinaire.
Partenaires :